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Un doublé dans les revues Nature et Science la même journée

Deux physiciens de la Faculté des sciences, les professeurs Louis Taillefer et Alexandre Blais, ont publié la même journée respectivement dans les revues Nature et Science.
Deux physiciens de la Faculté des sciences, les professeurs Louis Taillefer et Alexandre Blais, ont publié la même journée respectivement dans les revues Nature et Science.
Photo : Michel Caron

6 décembre 2007

Pierre Masse

Si vous interrogez les chercheuses et chercheurs en science des meilleures universités au monde, ils répondront probablement qu'ils espèrent au cours de leur carrière publier au moins un article dans une revue prestigieuse comme Nature ou Science. Que dire d'en publier trois en moins d'un an?

Ce souhait a été exaucé de manière éclatante au cours de la même journée pour deux physiciens de la Faculté des sciences, les professeurs Louis Taillefer et Alexandre Blais, qui ont publié le 22 novembre respectivement dans la revue Nature et Science (version en ligne dans le cas de Science). Ces revues sont classées aux toutes premières places pour leur impact en recherche parmi plus de 6000 revues scientifiques. Sans entrer dans le détail du calcul du facteur d'impact, disons simplement que les articles qui y sont publiés constituent des références de haut calibre sur la scène scientifique puisque leur portée fondamentale déborde la discipline initialement touchée.

Une année exceptionnelle pour la recherche à la Faculté des sciences

Dernièrement, l'organisme Research Infosource, qui classe l'ensemble des universités du Canada, positionnait l'Université de Sherbrooke en tête des universités francophones pour l'impact de ses recherches. Cette 1re place en recherche et ce doublé dans les revues Nature et Science représentent le symbole d'une année exceptionnelle pour la Faculté des sciences. En effet, depuis le début de l'année si on se réfère uniquement à Louis Taillefer et à Alexandre Blais, ils comptabilisent maintenant chacun trois articles. En ajoutant une publication du professeur Christian Lupien dans Science, le compte s'élève déjà à sept articles pour 2007.

Les grandes questions scientifiques des 25 ans à venir

Ces physiciens touchent des questions répertoriées parmi les grands mystères scientifiques non résolus de notre époque selon l'une des plus grandes sociétés scientifiques du monde : l'American Association for the Advancement of Science (AAAS). En parcourant la liste des 100 plus grandes questions publiée par l'AAAS, on peut notamment y lire «Quels sont les mécanismes derrière la supraconductivité à haute température?», qui fait directement référence aux travaux de Louis Taillefer. Ou bien encore «Quelles sont les limites de l'informatique conventionnelle?» dont plusieurs sous-questions relèvent des recherches en cours sur l'informatique quantique, champ d'intérêt d'Alexandre Blais. Selon l'AAAS, les réponses à ces questions fondamentales marqueront la science des 25 prochaines années et auront des impacts sur de nombreuses disciplines scientifiques, ce qui touchera nécessairement l'ensemble de la société.

En avril, Louis Taillefer et son équipe ont déjà levé une partie du voile en révélant la nature métallique des matériaux supraconducteurs à haute température. Cette fois son équipe a découvert un état particulier dans un cristal supraconducteur ultrapur. Les phénomènes qu'elle observe constituent maintenant un terrain de recherche de prédilection pour espérer comprendre l'ensemble des matériaux supraconducteurs à haute température.

Dans le cas d'Alexandre Blais, son dernier article reste frais en mémoire puisque son invention d'un bus quantique a fait la page couverture de la revue Nature il y a à peine deux mois. Avec cette nouvelle publication dans Science, le théoricien a suggéré une expérience pour manipuler l'information dans un bit quantique (qubit). Cette réalisation a permis de tester pour la 1re fois dans un qubit une opération géométrique jusque-là purement théorique.

Difficile de prédire le jour où les grands mystères scientifiques soulevés par l'AAAS seront résolus, mais au rythme actuel, certaines réponses pourraient être apportées plus rapidement qu'on ne le croit par les chercheurs de la Faculté des sciences.